Concept d’obsolescence programmée ou planifiée
Si on se réfère au Larousse, l’obsolescence est définie par la dépréciation d’un matériel ou d’un équipement avant son usure matérielle. Mais le terme « programmé » se réfère quant à lui à ce qui est planifié, déterminé à l’avance. C’est pourquoi on peut également appeler cette pratique l’obsolescence planifiée. L’intelligence humaine qui sait pourtant accomplir de très belles choses, s’est donc évertuée à conjuguer ces deux notions pour en faire un concept économique redoutable. A savoir concevoir des produits voués à la destruction au moment même de leur fabrication.
L’obsolescence : un concept mis au point par les industriels
L’obsolescence programmée répond à un besoin des industriels de pouvoir réduire la durée de vie des biens de consommation courante. Elle s’applique à tous les objets du quotidien en particulier à l’électroménager, au matériel audio, hifi, vidéo et à tous les appareils informatiques et issus des nouvelles technologies de l’information. Matériaux peu robustes, puces à durée de vie limitée, services après-vente inexistants… les raisons sont nombreuses pour nous faire racheter des objets devenus désormais indispensables à notre quotidien sur-équipé et sensible aux effets de la mode hi-tech.
L’obsolescence programmée est devenue l’une des clés du succès pour les industriels qui voient dans ce modèle économique la seule façon de pouvoir s’enrichir à long terme. Car pérennité rime avec précarité pour bon nombre de grandes puissances industrielles peu scrupuleuses.
Construire des machines irréparables pour toujours plus de profit
Les industriels n’ayant jamais assez de faire du profit pour assouvir leur soif financière, à défaut d’investir pour le bien-être de leurs salariés ont préféré investir dans des départements Recherche & Développement pour découvrir les meilleures solutions pour rendre les appareils moins pérennes. Car qui dit robustesse et fiabilité dit absence de profit pour ceux qui ne voit qu’à court terme à travers le spectre purement pécuniaire.
La question n’est désormais plus de savoir comment faire durer un objet mais bien de trouver une astuce pour que celui-ci ne fonctionne pas trop longtemps. Lors de la conception d’un appareil, il faut donc imaginer comment rendre possible plus rapidement la mort de celui-ci. La réalité dépasse la fiction à l’instar de la bande magnétique de Mission Impossible qui s’autodétruit !
En 20 ans, la durée de vie des ordinateurs a été divisée par 3
(source Reportage « Un gâchis organisé »)
On peut vite imaginer le mal-être des chercheurs cantonnés à de telles expérimentations mais le système économique et la nature humain sont ainsi faits que quelques devises ont raison des états d’âmes de ces pionniers de l’absurde.
C’est mathématique, il faut augmenter la demande des consommateurs pour pouvoir faire plus de profit. Un consommateur satisfait sur le long terme n’est pas intéressant financièrement. On en arrive donc à fabriquer des objets en CDD (construction à durée déterminée) par des travailleurs de plus en plus précaires. On marche sur la tête !
La suprématie du « prêt à jeter »
Des stratégies marketing pernicieuses se mettent en place au nom du progrès et des effets de mode. A partir d’un appareil très performant techniquement, il s’agit donc d’ajouter quelques puces qui viendront enrayer le bon fonctionnement de l’appareil ou de rendre impossible l’accès au cœur de la machine pour envisager une réparation.
Un appareil sur deux est remplacé par un neuf alors qu’il est encore en état de fonctionner ou qu’il serait réparable
(source étude TNS SOFRES et GIFAM – 2011)
Pièces détachées introuvables, réparation hors de prix, fusible provoquant des courts-circuits, puce avec compte à rebours sur le nombre d’utilisation… les astuces sont nombreuses pour faire d’un appareil flambant neuf un futur candidat à la déchetterie. Mais qu’importe car aujourd’hui tout le monde peut s’offrir un grille-pain made in China qui remplacera celui tombé en panne le lendemain de la fin de sa garantie !
Dans ce marketing de remplacement permanent, les enseignes spécialisées n’arrivent d’ailleurs plus à vous conseiller telle ou telle marque car toutes sont régies par la même loi : faire partir le plus vite possible le produit à la benne ! Il est loin le temps où l’on achetait cher pour faire des économies (sic Guy Roux !). C’est un cercle vicieux dont mêmes les plus avertis ont du mal à s’extraire.